L’IA n’est pas une intelligence distincte : elle est l’intelligence collective moyenne. C’est à nous de l’élever et non l’inverse.

Attribution :ChatGPT 4o

Prompt : A digital illustration depicting a human figure facing a humanoid AI robot, separated by a vertical mirror frame. The robot is shown in the reflection, suggesting that the AI is a mirror of the human mind. The human has a warm orange-red tone, while the robot is in minimalist off-white and cool blue tones, with circuit-like lines on its surface. The background is a flat, calm teal-blue. No text, landscape orientation, high resolution.

Introduction

L’intelligence artificielle est devenue la cible facile d’un malaise bien plus ancien. On l’accuse d’appauvrir le langage, d’encourager la triche scolaire, de générer des contenus faux, et même d’être un gouffre énergétique. Elle incarnerait à elle seule la décadence de notre époque.

Mais ces accusations passent à côté de l’essentiel.

Ce n’est pas l’outil qui est défaillant. C’est l’usage qu’on en fait.

Donnez un scalpel à un chirurgien, il sauve une vie. Donnez-le à un enfant distrait, il se blesse ou détruit. L’IA fonctionne pareillement : elle amplifie ce qu’on lui demande. Si on lui pose des questions stupides, elle donnera des réponses creuses.

Et si on ne la nourrit que d’inepties, de contenus approximatifs ou racoleurs, il ne faut pas s’étonner si les réponses qu’elle produit en portent la marque. Une IA n’invente pas la qualité : elle la reflète. L’exigence s’applique aussi à ce qu’on lui donne à lire, pas seulement à ce qu’on lui demande de dire. Si on s’en sert pour tricher, mentir ou produire du vide, elle le fera — sans état d’âme, mais surtout sans responsabilité. C’est donc bien l’humain qui, directement, la rend inutilement énergivore.

Blâmer l’outil, c’est refuser d’assumer nos choix. C’est plus confortable de s’indigner contre la machine que d’admettre notre propre paresse, notre désintérêt pour l’effort, ou notre tendance à confondre efficacité et intelligence.

Mais cet outil peut aussi faire exactement l’inverse.

Il peut stimuler la rigueur, la clarté, la pensée critique. Il peut devenir un partenaire de recherche, de pédagogie, d’exploration, de structuration. Encore faut-il lui poser les bonnes questions, avec une exigence sincère.

Ce billet rassemble une série de prompts classés par niveau de difficulté croissant. Ils sont conçus pour tirer le meilleur de ce que ces IA peuvent offrir, que vous soyez curieux, chercheur, autodidacte ou simplement décidé à penser un peu plus loin que d’habitude.

Parce que ce n’est pas l’outil qui élève. C’est l’usage qu’on en fait.

S’éveiller au doute

Des prompts simples, concrets, pour commencer à penser autrement sans bagage académique.

Structurer sa pensée

Ici, l’IA devient un compagnon réflexif : elle aide à formuler des idées, à explorer des angles, à structurer la pensée.

Explorer, modéliser, anticiper

Pour celles et ceux qui veulent pousser loin l’outil, l’IA devient partenaire d’exploration conceptuelle, scientifique, politique ou philosophique.

Concevoir des prompts avec contrainte

Des exemples où le prompt structure à la fois la forme et le fond de la réponse attendue.

Bonus : Ce que vous ignorez (peut-être) sur ce que ChatGPT peut faire

Même sans prompt complexe, ChatGPT possède des fonctionnalités avancées qui méritent d’être connues.

Prenez le temps de l’informer de vos préférences. Créez votre propre GPT pour en faire votre assistant personnel. Explorez au-delà du prompt lui-même : fouillez dans les paramètres de configuration.

Intéressez-vous à l’outil, comme vous vous intéresseriez à une personne avec qui vous auriez des conversations quotidiennes. Posez-lui des questions sur son fonctionnement, demandez-lui comment vous pourriez formuler des demandes plus efficaces. Remettez-vous en question, et n’ayez pas peur de le faire.

Pour rester lucide : les limites de l’outil (version GPT-4o)

Même en version avancée, ChatGPT n’est pas infaillible. Il reste un outil statistique, qui fonctionne par prédiction de texte.

Conclusion

L’intelligence artificielle ne nous sauvera pas de la paresse intellectuelle. Aucune machine ne peut corriger un manque de curiosité, d’honnêteté ou de rigueur. Au contraire, utilisée sans exigence, elle risque de renforcer ces travers — en les habillant d’un vernis technique, en nous donnant l’illusion de savoir alors que nous avons simplement généré du texte.

Oui, ces modèles consomment de l’énergie. Mais ce coût pourrait être justifié s’ils étaient utilisés pour ce qu’ils permettent vraiment : structurer une pensée, interroger un savoir, produire une connaissance plus claire, plus accessible, plus juste. C’est notre usage qui détermine leur légitimité.

Cet article propose quelques exemples de prompts — plus ou moins élaborés, plus ou moins ambitieux, mais un bon prompt ne suffit pas. Ce qui compte, ce n’est pas la formulation de la question : c’est celui qui la pose. Il faut vouloir comprendre. Il faut vouloir être mis à l’épreuve. Il faut accepter que la réponse puisse nous contredire, nous bousculer, nous déstabiliser.

Sans cela, nous perdrons l’un des outils les plus puissants d’interrogation du réel jamais mis à notre disposition. Et avec lui, une chance de diffuser un peu plus largement cette chose fragile et précieuse : la connaissance.

Et si nous perdons ça — alors oui, nous deviendrons collectivement plus ignorants. Mais ce ne sera pas à cause de l’IA. Ce sera parce que, comme toujours, nous aurons refusé de nous servir correctement d’un bon outil.