NASA Space Shuttle Discovery La navette spatiale Discovery de la NASA

© Rebrickable

  1. Parenthèse nostalgeek
  2. Hubble
  3. Discovery

Ce set (de la gamme Creator) contient 2354 pièces et est divisé en deux montages : le télescope Hubble et la navette Discovery. Autant le dire tout de suite : Hubble n'est pas qu'un simple accessoire de la navette. Il est si beau, si grand et si détaillé qu'il se suffit à lui-même ! (il dispose d'ailleurs de sa propre plaque descriptive).

Note : J'ai du prendre les photos à main levée avec mon iPhone parce que le set est trop grand pour rentrer dans mon studio photo.

Parenthèse nostalgeek

Il faut savoir que quand j'étais jeune, LEGO® avait sorti en 1996 un exemplaire de la navette dans la gamme Technic, le 8480. Mine de rien, elle était animée par un moteur et éclairée par des "fibres optiques" ! J'avais alors 13 ans, et c'était l'un de mes sets préférés à l'époque.

Si je dispose encore de la navette de 1996 et de son fascicule, elle n'est malheureusement plus complète. Il faudra que je me penche sur l'inventaire des pièces qui me manquent, en espérant que LEGO® les ait encore à disposition. Dans tous les cas, je retrouve avec plaisir Discovery plus de vingt-cinq ans plus tard, avec la même passion. Un jour, je ferai peut-être des photos avec les deux navettes côte-à-côte...

Hubble

Son montage m'a pris environ trois heures, en sachant que j'estime avoir pris mon temps. Il faut noter d'ailleurs que le fascicule est truffé d'anecdotes et de détails historiques (avec photos) concernant Hubble et Discovery. De quoi s'instruire en même temps qu'on monte le set. C'est bon, je suis déjà conquis.

Par contre, j'ai voulu faire comme quand j'étais jeune : par terre, sur une couverture. Sauf que je me fais vieux en fait : je ferai Discovery sur une table...

J'ai été rassuré pendant le montage : les parties qui semblaient répétitives ont été ingénieusement conçues pour ne pas ennuyer. Le corps du télescope est robuste et bien conçu de bout en bout.

En revanche, c'est sans surprise qu'on notera la délicatesse des panneaux solaires. Ceux-ci sont réalisés à partir de feuilles de plastique qu'on prendra soin de détacher avec précaution, car malgré leur indéniable qualité, je n'aurai pas pris le risque d'y aller en mode bourrin. On devra leur accorder un soin particulier dans le cas où l'on voudra manipuler le télescope pour le mettre dans la navette, puisqu'il faudra obligatoirement les détacher pour qu'il rentre dans la soute.

Pour Hubble, LEGO® me donne à voir des pièces que je n'avais encore jamais vu, dans des couleurs que je ne connaissais pas. Je suis un fan des briques, mais pas non plus au point de toutes les connaître, ce qui renforce la sensation de découverte au fil du montage.

En l'occurrence, les briques qui constituent le corps du télescope sont dans un gris brillant, assez proche de l'aspect "boîte de conserve" de l'original. Le rendu est vraiment excellent et donne un cachet "vaisseau spatial des années 70" que je ne soupçonnais pas pouvoir obtenir avec des LEGO®. De quoi flatter la rétine et faire rêver des rêves de science !

Ce côté métallique est encore renforcé par les panneaux solaires, dont on se demande s'ils ne pourraient pas réellement produire de l'énergie... J'exagère, mais une fois le tout assemblé, on se rend compte à quel point les pièces et les couleurs ont été intelligemment choisies pour offrir un véritable modèle réduit d'Hubble, digne des plus belles créations LEGO®. Je n'ai pas encore commencé Discovery à l'heure où j'écris ces lignes, mais je suis déjà émerveillé. C'est ça, ce que j'attends d'un LEGO® à l'âge adulte ! Car émerveiller un enfant est facile, alors qu'émerveiller un adulte est un challenge...

J'émettrai un seul bémol. Conçu pour être exposé dans une collection, il est doté d'un socle sur lequel il vient reposer. Le lien avec ce socle est réalisé de telle façon qu'il soit facile de le détacher pour jouer avec. En gros, il est simplement posé sur deux axes libres d'une taille un peu courte. Et comme il est penché vers l'arrière (afin d'admirer l'extrémité du télescope) et que le socle est assez léger, il n'est pas vraiment stable.

S'il y a la possibilité de le mettre dans une vitrine ou une boîte en acrylique, pas de quoi avoir peur. Dans le cas contraire, éviter de le mettre sur le chemin des chats...

Discovery

Cette fois, je travaille sur la table, sous bonne surveillance...

Il m'a fallut à peu près six heures pour assembler Discovery. Inévitablement, quelques parties sont répétitives parce que symétriques, en particulier les ailes et les portes de la soute. Néanmoins, j'avais l'impression de progresser dans cet assemblage comme on progresse dans une bonne histoire.

On commence à clipser quelques pièces entre elles, et on se demande où on va avec ça. À mesure qu'on rajoute des pièces, on élabore des hypothèses, on essaye de prédire ce qu'on va en faire. Et, à la fin, on s'exclame : "Ah, ouais, excellent !".

En me lisant, vous penserez peut-être que je m'enthousiasme pour un rien, ou vous ne comprendrez peut-être pas ma comparaison.

Vous démarrez avec des briques que vous assemblez d'une façon qui vous parait inédite, voire étrange, bancale ou instable. Dans les mauvais sets, cette impression persiste, même après l'assemblage final. Dans les bons sets, on découvre des techniques d'assemblage bougrement intelligentes.

Dans les meilleurs sets, on a ce ressenti dès le départ, et jusqu'à la toute fin, peu importe la partie sur laquelle on travaille.

Le 10283 fait partie des meilleurs sets que j'ai jamais monté.

Et le maître mot ici est "intelligent". Tout a été pensé pour le plaisir du montage, et la construction est élaborée comme une histoire, qui plus est agrémentée d'anecdotes toutes plus intéressantes les unes que les autres, disséminées au fil des pages du fascicule. Chaque partie rejoint celles déjà construites, à la manière d'une bonne série TV : quand on termine un épisode sur un cliffhanger, on a envie de regarder l'épisode suivant dans la foulée.

C'est presque la même chose ici. Chaque partie qu'on assemble est presque auto-suffisante (comme peut l'être Hubble). Une fois terminée, on l'admire, on la tourne dans tous les sens pour comprendre ce qu'on vient de faire, on trouve ça beau, élégant, intelligemment conçu. Alors on a hâte de voir ce que la prochaine section va donner, d'abord isolée du reste, puis assemblée.

Le plaisir du montage est constant, parce qu'il est constamment gratifiant. Chaque brique, par sa forme ou sa couleur, contribue à une esthétique réfléchie dans ses moindres détails, y compris ceux qu'on ne voit plus une fois que le modèle est terminé. C'en devient presque métaphysique tellement l'ingénierie de ce modèle est calibrée pour le plaisir du fan de briques, du début du montage à sa toute fin.

On sera étonné, au déballage, de voir des briques de couleurs inattendues. Des couleurs invisibles sur les photos, parce qu'elles concernent des briques qui ne se voient pas. Ces briques ne servent que l'intérêt du brickmaster : comprendre immédiatement le sens du montage, ne pas confondre l'avant et l'arrière, la gauche et la droite, ce qui va dessus ou ce qui va dessous. Le(s) créateur(s) de ce set ont un profond respect du client, une rare envie de satisfaire l'utilisateur final, de lui faire plaisir.

Et ce sentiment se retrouve même dans le fascicule, richement illustré, fourmillant d'anecdotes (je sais je me répète mais je suis particulièrement sensible à ce genre de détails). Un manuel d'instruction LEGO® tout à la fois manuel d'histoire, dans lequel on gardera le plaisir de se plonger même après avoir terminé l'assemblage. Évidemment pas aussi détaillé qu'un "vrai" manuel d'histoire consacré à Discovery et Hubble, mais je ne peux que m'enthousiasmer devant cette démarche qui, pour moi, était encore inédite.

À 200 euros pour 2354 pièces, on peut se dire que c'est cher. Oui, si on se dit que c'est juste du plastique thermoformé. Mais je n'achète pas du plastique : j'achète du plaisir, de la bonne humeur, le ravivement de souvenirs d'enfance, la fierté de posséder une réinterprétation d'un artefact de la science humaine parmi les plus importants, et de l'exposer, afin de transmettre le concept, et les anecdotes qui lui sont liées.

Alors non, ce modèle n'est pas cher selon mes critères. Comme un jeu vidéo à 60 euros n'est pas cher si l'on y joue longtemps. J'ai pris un pied colossal à l'assembler, Hubble et Discovery sont magnifiquement reproduits, et j'ai énormément de plaisir à les voir trôner sur mes étagères.