Mort de ma Steelseries Aerox 3 Wireless

  1. Brève histoire des mulots
  2. Retour d'expérience
  3. Abandon de souris (d'ordinateur)
  4. Conversion totale
    1. Écosystème Apple
    2. GNU-Linux
  5. Conclusion

Alors que je faisais l'éloge des produits Steelseries il y a encore peu de temps, je déplore la mort de mon Aerox 3 Wireless.

Brève histoire des mulots

Depuis 30 ans que je suis passionné d'informatique, j'ai eu de tout entre les mains. Depuis la microscopique Logitech pour ordinateur portable jusqu'à la gameuse Roccat Kone, de la racée Microsoft SideWinder jusqu'à la très excentrique R.A.T. 5, de la célèbre Logitech G510 aux Steelseries, j'ai connu de tout, dans toutes les gammes de prix.

Fondamentalement, depuis les premières souris optiques, peu de choses ont changé. Cette nouveauté bienvenue a permis de s'affranchir des contraintes mécaniques liées aux souris à boules, notamment leur poids et évidemment leur fiabilité. Néanmoins, en éliminant certains problèmes, d'autres sont apparus.

On ne cesse d'améliorer la précision des capteurs, atteignant aujourd'hui des définitions délirantes. De tels capteurs permettent des mouvements très lents et très précis, ou au contraire de balayer de larges surfaces (je me vois mal utiliser une Logitech de laptop sur un triple écran 4K par exemple...) en un mouvement restreint. Donc, au-delà de l'aspect purement commercial, il y a un intérêt à disposer de meilleurs capteurs, où que l'on se trouve dans le spectre des utilisateurs.

Idem concernant les boutons principaux : les constructeurs les plus connus se targuent d'intégrer des switches de plus en plus "performants", fiables, avec une durée de vie beaucoup plus conséquente. Là encore, ce sont des évolutions bienvenues, et dont je peux attester l'intérêt au fil des décennies.

On notera également que les souris deviennent de plus en plus légères (comme l'Aerox), même lorsqu'elles n'ont plus de fil à la patte. D'ailleurs, ce point aussi a été largement amélioré par rapport aux générations précédentes : le sans-fil (2.4GHz ou Bluetooth) s'est considérablement stabilisé, même s'il n'est pas exempt de reproches.

Il reste un point que seule Logitech a véritablement cherché à améliorer, mais malgré ses tentatives, c'est toujours la bête noire des souris. Le point sur lequel aucune souris ne parvient à se distinguer en terme de fiabilité. Il s'agit de la molette.

Certes, celles de Logitech sont parfois débrayables, et certaines molettes chez d'autres constructeurs permettent un défilement horizontal, deux caractéristiques qui peuvent s'avérer intéressantes pour certains utilisateurs (au même titre qu'un capteur très sensible). Mais je crois ne pas trop m'avancer en prétendant que la molette est l'organe le plus fragile des souris d'ordinateurs, en tout cas aujourd'hui.

Retour d'expérience

J'ai donc utilisé ma Steelseries Aerox 3 Wireless pendant un an et 4 mois. Au cours de cette durée, je me suis aperçu de certains défauts plus ou moins gênants, et qui ne sont - évidemment - pas apparus tout de suite.

En premier lieu, il a fini par y avoir beaucoup de "faux-contacts" au niveau de l'interrupteur qui permet d'éteindre la souris et de changer le mode de connexion entre le 2.4GHz et le Bluetooth. Soit la souris restait en 2.4GHz alors que l'interrupteur était en position "Off", soit elle ne parvenait plus à accrocher le signal (elle clignote alors en rouge). Ce n'est qu'en pressant légèrement sur les côtés de la souris que je parvenais à mes fins, occasionnant au passage un grincement du plastique qui ne présage pas d'une qualité de fabrication irréprochable.

Mais ceci n'est qu'un détail comparé à l'enfer d'une molette qui ne fonctionne plus correctement. Peut-être que je suis l'un des rares nerds à utiliser la molette pour autre chose que faire scroller des pages Web, je n'en sais rien, mais ça expliquerait peut-être pourquoi personne ne cherche à les fiabiliser.

Les crans d'une molette doivent donner une idée précise de la "quantité de scroll" que l'on cherche à obtenir (typiquement, un cran est équivalent à 3 ou 4 lignes de texte pour un défilement vertical). Pour que la sensation soit fiable et optimale, on attend la même "quantité de scroll" à chaque cran passé.

Sauf qu'au bout d'un moment, il faut deux crans pour obtenir la même distance de scroll. Puis trois, quatre, etc. jusqu'à ce que la molette ne réponde plus. C'est pendant cette période transitoire, avant que la molette ne scrolle plus du tout, qu'on sort le WD40. Tout fier de notre bricolage, on se remet au travail, avec une souris comme neuve. Ça fonctionne. Deux jours. Peut-être trois.

Peut-être qu'on va remettre une couche de WD40, jusqu'à en avoir plus dans la souris que dans un garage. Mais normalement, la molette ne survivra pas plus d'un mois à ce traitement.

Parce qu'au-delà du scroll, l'autre fonction de la molette est un bouton, auquel je réserve tout un tas d'usages. Ouverture de page dans un onglet, évidemment, mais aussi dans les jeux, et beaucoup d'autres choses encore sous macOS.

Or, j'ignore si c'est le WD40 ou son propre destin, mais en plus des dysfonctionnements du scrolling, le bouton de la molette a aussi commencé à donner des signes de faiblesse, au point de me causer de grosses fatigues dans tout le bras à force de devoir appuyer dessus pour l'activer (je me sers de ce bouton pratiquement plus souvent que du clic principal...).

Certains me diront que techniquement, ma souris n'est pas morte, juste la molette. D'autres que je n'aurais pas du utiliser du WD40 mais de la graisse spéciale, d'autres encore que si je ne suis pas foutu d'utiliser un ordinateur sans souris à molette je ne suis pas un vrai nerd.

Merde.

Donc, ma souris est morte, "prématurément" dans la mesure où j'attendais une durée de vie beaucoup plus longue de la part d'un produit Steelseries et spécifiquement de la part de cette Aerox 3. Finalement, une durée de vie d'un an et demi correspond à la moyenne de toutes les souris que j'ai possédé au cours de ma vie, donc pourquoi en faire tout un flan ?

Parce que j'en ai marre de ces durées de vie alors que d'anciennes technologies (y compris en dehors des souris) fonctionnent encore parfaitement bien après 60 ans...

Abandon de souris (d'ordinateur)

Après toutes ces années à ramer pour obtenir une souris qui passe deux ans de durée de vie, je crois que j'ai fini par me dire que je ne trouverai jamais mon bonheur, et que je devais envisager d'autres méthodes d'interaction avec mes périphériques.

Il m'a fallut un peu de temps pour me rappeler qu'il y a un constructeur de périphériques que je connais, que je porte déjà en grande estime, et dont la fiabilité est largement attestée.

Apple.

Je regarde vite fait leur souris, mais elle mise tout sur le design et ne semble pas pratique. Impossible de l'utiliser pendant la recharge, ce qui veut dire qu'elle ne peut pas fonctionner en filaire, et par conséquent, que je ne pourrais pas l'utiliser sur mon PC de jeu alors que le mac est allumé.

Par contre, je me suis décidé pour leur Magic Trackpad. Déjà détenteur de la version précédente, et déjà habitué au retour haptique sur les MacBook Pro, ça ne peut que me convenir. Et contrairement à la génération précédente, la v2 peut être utilisée en filaire et sans-fil, ce qui est parfait pour mon cas d'usage.

Rien que le déballage produit est un appel aux sens, comme toujours chez Apple. Je ne comprendrai jamais ces gorets qui déballent leur iPhone comme un truc jetable de la concurrence (de rien, c'est gratuit).

La deuxième chose qui impressionne après la qualité du packaging est la taille du Trackpad : il fait pratiquement la moitié de la longueur de mon clavier et est presqu'aussi large, et toute sa surface est utilisable (contrairement à la génération précédente).

Texte alternatif non fourni

Minimalisme oblige, l'arrière ne comprend que l'essentiel, à savoir le port Lightning et le bouton d'allumage et d'extinction, mais que demander de plus à un Trackpad ? Du RGB sapin de Noël ? D'autant qu'Apple fournit un câble Lightning/USB-C, et que tout respire la qualité Apple, et notamment cet interrupteur. Détails, finitions, qualité de fabrication. Ce Trackpad inspire la confiance.

Texte alternatif non fourni

Détail de la face arrière, avec le connecteur de mon câble magnétique en bonus 😁

Conversion totale

Écosystème Apple

Évidemment, la transition "souris de PC" vers le Magic Trackpad est parfaite sous macOS et iPadOS : sorti de la boîte, "ça juste marche", c'est la magie Apple. Les réglages dans le système d'exploitation sont "pointus" pour ainsi dire, puisque je peux baisser la force requise pour cliquer (j'ai un toucher extrêmement délicat), voire désactiver le retour haptique (mais il est si pertinent et satisfaisant que j'ignore pourquoi je voudrais faire ça...) ou rendre les clics plus silencieux...

Au-delà de ça, il y a de nouveaux gestes à apprendre pour utiliser le Trackpad (et l'OS) au mieux. Comme souvent chez Apple, ce sont des petites choses qui paraissent anodines, mais qui se révèlent intuitives et naturelles. En particulier, je pense à la gestion des applications et leur disposition à l'écran. Quelques gestes du bout des doigts suffit à afficher une vue d'ensemble des applications, choisir une application à mettre en avant-plan, fermer des applications ouvertes en arrière-plan, bref, plein de trucs que je n'utilisais jamais à la souris (Mission Control, ce genre de choses). Avec le Trackpad, ces outils deviennent plus évidents, plus pertinents. On a le sentiment que sans le Trackpad, on est passé à côté de pleins d'interactions avec l'ordinateur, avec un petit côté moderne/futuriste qui n'est pas pour me déplaire...

Du coup, ça m'apprend des gestes auxquels je ne suis pas habitué, et qui me servent ensuite sur le Macbook Pro, l'iPad et dans une moindre mesure, l'iPhone.

Dans l'écosystème Apple, j'ai gagné en dextérité et en précision, en plus de découvrir de nouvelles façons d'interagir avec mon informatique. La souris est totalement oubliée !

GNU-Linux

Je m'attendais à ce que son usage sous GNU-Linux soit plus problématique. Je m'attendais à devoir bricoler des trucs, installer des librairies et modifier des fichiers de configuration obscurs. En fin de compte, même sous GNU-Linux, le Magic Trackpad fonctionne directement sorti de la boîte (en tout cas pour les gestes "classiques"). La seule chose que je n'ai pas encore réussi à corriger simplement est la vitesse de déplacement du pointeur (un soucis que j'ai depuis de nombreuses années avec les souris aussi, mais j'ai appris à vivre avec) qui est trop lente pour parcourir mon écran sans m'y reprendre à plusieurs fois (ce qui arrive souvent dans mes jeux). Je suis certain qu'il y a des solutions, mais :

  • je veux la plus simple
  • je la veux stable, portable entre environnements de bureau et reproductible

Pour le moment donc, sous GNU-Linux, j'ai perdu en dextérité, mais j'ai aussi (quand même) gagné en précision. Pour que ma satisfaction soit au niveau de celle que j'ai avec l'écosystème Apple, il me "faut juste" une solution pour la vitesse du pointeur, et, pourquoi pas, paramétrer quelques gestes.

Conclusion

J'imagine que pour beaucoup, le trackpad (sur ordinateur portable et encore plus sur ordinateur physique) représente une barrière psychologique. Il m'a fallut 30 ans de mauvaises expériences pour la faire tomber, mais maintenant, je ne me vois plus faire machine arrière. Je découvre un nouveau monde, et j'entends bien l'explorer.